Le véritable concurrent abordable de Moustache ?

Avec son super équipement et sa finition exemplaire, ce vélo électrique vient marcher sur les plates-bandes de modèles bien plus haut de gamme. Suffisant toutefois pour établir une véritable concurrence ?

C’est un vélo qui pourrait donner du fil à retordre à certains modèles de Moustache. Avec son équipement, sa finition et le design de son cadre, il rappelle même fortement le tout récent Mardi 27.6. Sauf qu’avec un prix de 2 700 euros contre 4 800 pour le VAE du constructeur français, celui de Tenways possède ici un argument imbattable. Mais ce qui semble prometteur sur le papier l’est-il forcément en pratique ?

Pour cette marque néerlandaise spécialisée dans les VAE de ville et hybride, c’est avant tout le rapport qualité-prix qui prime. Sa gamme débute avec un prix d’appel à 1 600 euros pour le CGO600 et est désormais chapeautée par cet AGO T à 2 700 euros donc. À ce prix-là, Tenways ne mégote pas sur la finition ni l’équipement. Tout d’abord son cadre ouvert : livré dans une élégante couleur vert bouteille digne des plus belles automobiles anglaises, il ne souffre d’aucune soudure apparente. Rares sont les cadres en aluminium ainsi traités dans cette gamme de prix.

L’équipement n’est pas en reste : moteur central, grand écran couleur, fourche avant (verrouillable) et tige de selle suspendues, transmission par courroie, moyeu Enviolo à changement de vitesse progressif ; rien n’a été oublié ou presque pour être l’équivalent de modèles haut de gamme concurrents.

Transmission sans entretien

Commençons par l’un des points les plus positifs de cet AGO T : sa transmission. En combinant courroie Gates CDX et moyeu Enviolo, Tenways a fait le choix de la facilité. Aucun besoin d’entretien avec ces composants, la courroie ne nécessite pas de lubrification, tandis que ce système de transmission hermétique n’a donc pas besoin non plus qu’on s’occupe de lui. C’est un modèle City qui a été choisi dans la gamme Enviolo et qui propose donc un ratio de transmission de 310 % (0,55 – 1,7). Tout à fait suffisant pour l’utilisation urbaine de ce VAE. Ce système planétaire est toujours aussi agréable à utiliser en ville où les arrêts sont fréquents. La poignée rotative permet de faire descendre les rapports même sans rouler, typiquement lorsqu’on attend à un feu rouge pour redémarrer sans forcer.

Autre point positif de cet AGO T, son confort. Certes ce vélo est lourd, voire très lourd avec 30 kg sur la balance. Si cela n’est pas des plus pratique lorsqu’on le manœuvre, ce poids important donne plutôt de l’assurance une fois lancé derrière le guidon. La fourche et la tige de selle suspendues absorbent tout ce que les pneus de 45 mm n’ont pas déjà pu filtrer. Ces derniers s’avèrent excellents en ville, mais semblent toutefois un peu trop lisses pour s’aventurer sur des chemins trop accidentés. On pourra toutefois avoir une utilisation hybride sur du revêtement non bitumé. Attention toutefois, la souplesse de la fourche entraîne un comportement plongeant lors des freinages appuyés (les freins à disque hydrauliques sont parfaitement efficaces), mais on peut la verrouiller si on le désire pour obtenir un comportement plus dynamique. Au quotidien, c’est donc un vélo qu’on a vraiment plaisir à enfourcher.

Guidage sur l’écran de contrôle

D’autant plus que ses fonctionnalités connectées sont elles aussi intéressantes. On peut en effet jumeler en Bluetooth son vélo avec l’application Tenways. Celle-ci permet par exemple de localiser son vélo ou encore de joindre le service client. Mais surtout, elle propose une fonction de guidage intéressante puisqu’elle affiche sur l’écran du vélo les directions à prendre. Si les instructions sont un peu sommaires (il manque par exemple le nom des rues à emprunter), elles permettent toutefois de ranger son smartphone dans la poche sans avoir à l’accrocher au cintre.

On regrette cependant l’absence de traduction au sein de l’application entièrement en anglais, mais surtout des instructions affichées sur l’écran de contrôle du VAE. D’autant plus dommage que le menu est ultra complet ; on y navigue facilement avec les touches situées à côté de la poignée gauche. C’est également par là qu’on active l’éclairage tout à fait suffisant pour être vu dans les rues les plus sombres. Notons que l’on peut configurer un code PIN qui sera demandé à chaque démarrage pour éviter qu’un tiers puisse allumer votre vélo.

Fluidité et autonomie en retrait

Une fois cette manipulation (facultative) faite, on pourra enfin profiter du moteur central placé au niveau du pédalier, en l’occurrence le modèle M420 du constructeur chinois Bafang. Celui-ci délivre une puissance de 250 W pour un très beau couple de 80 Nm et intègre un capteur de couple pour justement coller au mieux au pédalage du pilote. Sur le papier, l’idéal pour l’utilisation ville/VTC promise par cet AGO T. Si la puissance est, en effet, bien suffisante dans ce cadre (on a même pu grimper de belles pentes proches de 15 %), nous avons en revanche été dérouté par son comportement manquant de fluidité. Malgré son capteur de couple, on se retrouve souvent à gérer un à-coup au premier tour de pédale. Même chose une fois lancé lorsqu’on atteint les 25 km/h réglementaires : on sent clairement l’assistance se couper d’un seul coup, procurant ainsi une sensation peu agréable.

L’AGO T propose cinq niveaux d’assistance, mais les deux premiers relevant plutôt de l’anecdotique, on naviguera plutôt entre les niveaux 3 et 5. C’est avec ce dernier que nous avons essentiellement testé ce vélo, notamment pour évaluer son autonomie. Là non plus malheureusement, le VAE de Tenways ne fournit pas une prestation remarquable. En assistance maximum, la batterie de 504 Wh a fonctionné une quarantaine de kilomètres. D’abord testé par temps très froid (et peu propice aux performances des batteries), nous avons réitéré l’essai par météo plus clémente, mais n’avons noté qu’une différence d’à peine 5 kilomètres. Dommage quand la concurrence prodigue plutôt une cinquantaine de kilomètres à ce niveau d’assistance. Il faut dire que son poids de 30 kg ne plaide pas en faveur des performances, mais sûrement qu’une optimisation logicielle pourrait améliorer son comportement et son autonomie.

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